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Doctorats honoris causa

Cette haute distinction rend hommage à des personnalités dont le rayonnement est remarquable et exemplaire dans ses sphères d'activité. Les récipiendaires proviennent du monde universitaire ou de la société civile au Québec, au Canada et à l’international.

2010

André Bouchard

Spécialiste en sciences de la nature et aménagement du territoire, chef de file de l’étude de l’écologie végétale et de l’aménagement du territoire
Doctorat honoris causa en aménagement du territoire

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Né en 1946, M. André Bouchard fut professeur titulaire au département de sciences biologiques de l'Université de Montréal et chercheur à l'Institut de recherche en biologie végétale (IRBV), au Jardin botanique de Montréal.

Diplômé de l'Université Cornell (États-Unis) en 1975, il enseignait depuis ce temps l'écologie végétale et l'aménagement du territoire. Il a aussi été conservateur du Jardin botanique de Montréal de 1975 à 1996, et directeur de ce jardin en 1994 et 1995. Il a dirigé l'Institut de recherche en biologie végétale de l'Université de Montréal de 2002 à 2006, et fut un des six commissaires de la Commission d'étude sur la gestion de la forêt publique québécoise dont les travaux se sont déroulés essentiellement en 2004.

Une des principales réalisations scientifiques de monsieur Bouchard fut la formation, dans les années 1980, du groupe de recherche Haut-Saint-Laurent: écologie et aménagement, groupe multidisciplinaire encore actif qui tente, par l'analyse détaillée d'une région, d'améliorer la gestion environnementale d'un territoire par le biais d'études en géomorphologie, écologie, histoire et sciences sociales. Les nombreux travaux de ce groupe, auxquels monsieur Bouchard était associé la plupart du temps, ont été publiés dans des revues internationales de haut calibre, comme Biological Conservation, Ecological Applications, Environmental Management, Forest Ecology and Management, Landscape and Urban Planning et Landscape Ecology. Il est auteur ou coauteur de 126 publications scientifiques dotées d’un comité de lecture. Monsieur Bouchard a aussi écrit trois livres, soit un sur la Chine, une courte histoire du Jardin botanique de Montréal et un livre récent sur les voyages du Frère Marie-Victorin à Cuba.

Monsieur Bouchard a reçu le prix Michel-Jurdant en sciences de l'environnement, décerné par l'Association francophone pour le savoir (ACFAS), en 1990, et le prix Georges-Préfontaine, accordé par l'Association des biologistes du Québec, en 2005. Enfin, il a été membre du Conseil du patrimoine de la Ville de Montréal à partir de 2006 (vice-président en 2007 et 2008) et il a siégé à de nombreux conseils d'administration, dont celui du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine (depuis 1992). Il a, de ce fait, grandement contribué au développement de cet hôpital.

Ce scientifique de renom a su, au fil des ans, créer des ponts entre les sciences de la nature et l'aménagement du territoire. Il a inspiré toute une génération de chercheurs qui, aujourd'hui, tentent de réconcilier l'extraction des ressources naturelles et la préservation d'un environnement sain. Son engagement dans son milieu, que ce soit au niveau universitaire, hospitalier, municipal ou provincial, a toujours témoigné de la grande préoccupation de ce professeur-chercheur à diffuser les connaissances, à améliorer le sort de ses concitoyens et à contribuer à une gestion responsable de l'environnement.

L'Université Laval rend hommage à titre posthume à M. André Bouchard, spécialiste reconnu au niveau international comme un chef de file de l'écologie et de l'aménagement du territoire.

Robert Darnton

Titulaire de la Chaire d’histoire moderne Carl H. Pforzheimer de l’Université Harvard et directeur général des Bibliothèques de l’Université Harvard
Doctorat honoris causa ès lettres

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Né en 1939, Robert Darnton est l’un des plus grands historiens de sa génération. Formé à Harvard et à Oxford dans les années 1960, d’abord journaliste au New York Times puis professeur à l’université de Princeton pendant presque 40 ans, il est aujourd’hui professeur à l’université Harvard et directeur général des bibliothèques de cette prestigieuse institution.

Tous les historiens de l’époque moderne, tous les historiens du livre, tous les chercheurs en histoire et en sociologie de la lecture – dans le monde anglophone, francophone et dans la dizaine de langues dans lesquelles ses recherches ont été traduites – connaissent les travaux du Professeur Darnton, s’en inspirent et les discutent. L’histoire culturelle qu’il a contribué à fonder et bâtir, non seulement dans le monde anglo-saxon mais aussi dans le monde francophone, est celle que les chercheurs de plusieurs générations ont depuis cherché à prolonger, dans le formidable carrefour des traditions méthodologiques et épistémologiques que cet historien américain, amoureux du fait français, a eu le courage et l’intelligence de tracer, croisant brillamment histoire du livre, histoire de la lecture et histoire des sensibilités. Avec Robert Darnton, c’est une nouvelle façon d’écrire l’histoire que nous avons apprise.

Directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences sociales (Paris), Fellow d’institutions universitaires prestigieuses (Stanford, Oxford), professeur invité au Collège de France, le professeur Darnton est membre de l’American Academy of Arts and Sciences et de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique. Des doctorats honoris causa lui ont été conférés par les universités de Neuchâtel (1986), de Lafayette (1989), de Bristol (1991), de Warwick (2001), de Bordeaux (2005), de Versailles (2006) et par l’Université de Paris-Sorbonne en 2006. Récipiendaire de nombreux prix académiques et littéraires, dont les prix Chateaubriand (France, 1991) et Médicis (France, 1991), officier de l’Ordre des Arts et des lettres (France), Robert Darnton est également Chevalier de la Légion d’Honneur (France, 1999). Cette vaste reconnaissance internationale témoigne éloquemment de l’importance de son travail.

Le professeur Darnton est un intellectuel soucieux du bien commun: ses prises de position dans le New York Review of Books sur la défense du libre accès au savoir et du caractère inaliénable de la propriété intellectuelle dans un environnement numérique l’ont projeté à l’avant-scène de débats contemporains essentiels. L’importance de son œuvre, sa présence intellectuelle active dans l’espace public, sa générosité d’enseignant et de chercheur font de Robert Darnton un homme d’exception. L’Université Laval se réjouit d’être la première université francophone d’Amérique à l’honorer.

Kenneth Gilbert

Claveciniste, organiste, musicologue
Doctorat honoris causa en musique

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Né à Montréal, monsieur Kenneth Gilbert fait ses études musicales au Conservatoire de musique et d’art dramatique de Montréal. Dès 1953, à 21 ans, il remporte le Prix d’Europe comme organiste et poursuit ses études musicales en France et en Italie.

Il mène ensuite une carrière d’enseignant bien remplie: Conservatoire de Montréal, Faculté de musique de l’Université McGill, École de musique de l’Université Laval, Conservatoire Royal d’Anvers, Musikhochschule de Stuttgart, responsable du Département de musique ancienne du Conservatoire de Strasbourg et Mozarteum de Salzbourg. Durant cette période, il mettra sur pied la classe de clavecin du Conservatoire de musique de Montréal et concevra le premier orgue moderne à traction mécanique au Canada et en supervisera son installation à l’église Queen Mary Road de Montréal.

Sa discographie est des plus impressionnantes et plusieurs de ses nombreux enregistrements lui ont mérité des prix de la critique dont, à deux reprises, le prestigieux Diapason d’Or pour l’intégrale Rameau et le prix Caecilia pour les suites de Handel.

En 1988, monsieur Gilbert se fait connaître en donnant son premier récital à Londres avec un programme entièrement consacré à Couperin. Par la suite, il jouera comme soliste avec des ensembles réputés, et sous la direction de chefs reconnus, et sera acclamé au Canada et partout dans le monde. Cette même année, il entreprendra la première d’une série d’éditions musicologiques consacrées aux grands maîtres du clavecin, parmi lesquelles figurent les intégrales de Rameau, d’Anglebert et de Scarlatti.

En 1981, il devient le premier professeur canadien au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Fait unique, le nom de M. Gilbert figure chaque année dans le dictionnaire Petit Larousse illustré, où l’on peut lire: «Claveciniste et organiste canadien. Spécialiste du répertoire de clavecin français (Couperin, Rameau). Il a contribué à la diffusion de la musique baroque.»

Ses mérites et réalisations le placent aux tout premiers rangs des spécialistes mondiaux de l’orgue et du clavecin, et lui méritent de nombreux prix et distinctions: 2 doctorats honorifiques lui sont décernés respectivement par l’Université McGill et par l’Université de Melbourne, il est nommé membre de la Société royale du Canada, officier de l’Ordre du Canada, officier de l’Ordre des arts et des lettres de la France, membre honoraire de la Royal Academy of Music de Londres, Croix d’honneur 1re classe de la République d’Autriche, Fellow du Royal College of Music de Londres, Fellow honoraire du Royal Canadian College of Organists; en 2006 il reçoit le Prix Opus Hommage du Conseil québécois de la musique pour l’ensemble de sa carrière.

En 1998, monsieur Gilbert instaure un comité chargé de faire revivre l’orgue français de 1753 de la cathédrale de Québec, détruit il y a 250 ans. Il propose alors la reconstruction exacte de l’instrument d’origine, grâce aux documents conservés à Québec, dans la grande tradition française des orgues des 17e et 18e siècles. Avec ce projet, réalisé avec éclat en 2009, il laisse un objet patrimonial important à la ville de Québec.

Il est actuellement professeur adjoint de musique à l’Université McGill, professeur invité au Royal Academy of Music de Londres et au Royal College of Music de Londres et professeur émérite de l’Université de Salzburg (Mozarteum).

L’Université Laval est fière de remettre un doctorat d’honneur à monsieur Kenneth Gilbert, artiste de renommée internationale qui a su mener sa carrière d’une main de maître.

Gilles Kègle

Infirmier auxiliaire et fondateur de la Fondation Gilles Kègle
Doctorat honoris causa en psychologie

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Monsieur Gilles Kègle est né à Trois-Rivières en 1942. Très tôt, il se donne comme objectif d’aider les plus démunis de notre société. Après avoir obtenu un diplôme d’infirmier auxiliaire, il consacrera toutes ses énergies à apporter des soins, du soutien et du réconfort aux personnes vivant dans la solitude et la pauvreté.

Né dans une famille modeste, monsieur Kègle connaît lui-même des moments difficiles marqués par la solitude, les états dépressifs et la quête de sens. Muni d’un diplôme d’infirmier auxiliaire et possédant la ferme conviction qu’il a le pouvoir d’aider autrui, il va à la rencontre de ses premiers patients dans un quartier défavorisé de Québec. C’est le début d’un long parcours qui l’amènera à se mettre au service de toutes les personnes sans ressource placées sur sa route, qui vivent dans des conditions difficiles liées à la pauvreté, la maladie chronique, la solitude, la dépression, l’alcoolisme et d’autres problèmes de santé mentale.

Porté par une détermination sans faille et une foi inébranlable, il poursuit son œuvre sans relâche ni congé, jour après jour, 365 jours par année. En 1996, la création de la Fondation Gilles Kègle devient un tremplin pour élargir son action sociale et communautaire. Aujourd’hui, cette fondation peut compter sur plus de 70 bénévoles pour qui monsieur Kègle est plus qu’un modèle; il représente l’espoir que notre société peut agir pour contrecarrer les problèmes psychosociaux liés à la pauvreté.

Même si Gilles Kègle préfère travailler dans l’ombre, son action communautaire exceptionnelle finit par être remarquée partout dans la ville de Québec, dans le Québec tout entier et ailleurs dans le monde. En 1995, il reçoit le prix Charlotte-Tassé de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires. En 1999, il est décoré de l’Ordre du Canada dont la devise est «Désireux d’une patrie meilleure». Récipiendaire du Prix de l’Ordre des psychologues du Québec en 2000, il reçoit également le prix Humanisme 2001 de l’Association des médecins psychiatres du Québec. Au cours de cette même année, il est aussi nommé chevalier de l’Ordre de la Pléiade. Finalement, à l’été 2010, il reçoit un certificat d’honneur ainsi que la médaille de la Ville de Québec. En 2005, le gouvernement du Québec lui offre d’aller à Rome afin d’assister aux obsèques du pape Jean-Paul II; Gilles Kègle décline l’invitation pour ne pas avoir à délaisser ses patients, ne serait-ce que pour quelques jours. Déjà, deux livres relatant sa vie et surtout son action sociale ont été publiés, soit en 2005 et 2009. Malgré toutes ces reconnaissances, Gilles Kègle demeure un homme d’une grande humilité qui continue, à pied, à bicyclette ou en autobus, à visiter et réconforter ses patients tous les jours.

En décernant sa plus haute distinction à monsieur Gilles Kègle, l’Université Laval salue un homme exceptionnel, entièrement engagé dans l’action sociale et communautaire, et qui, par son dévouement exceptionnel, son humanisme et son absence de préjugé, contribue quotidiennement au mieux-être de notre société.

Diane Lamarre

Pharmacienne, présidente de Pharmaciens sans frontières (Canada) et présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec
Doctorat honoris causa ès sciences

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Madame Diane Lamarre cumule les rôles de mère de famille – elle a trois enfants –, de pharmacienne propriétaire et de professeure agrégée de clinique. Elle exerce un enseignement universitaire visionnaire et novateur, orienté vers le développement de la pharmacie pour le bien-être de ses patients. L’impact international de ses enseignements repose sur son rayonnement humanitaire conjugué à son leadership extraordinaire, de cœur et d’action, comme présidente de Pharmaciens sans frontières Canada. Depuis mai 2009, elle agit également à titre de présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec.

En pédagogie, les réalisations de madame Lamarre se révèlent couramment des premières au Canada. Sa participation à plus de 600 chroniques pharmaceutiques médiatisées au Québec, en Ontario, en Bosnie et au Kosovo, de même que l’une des publications distribuées à deux millions d’exemplaires et traduite en serbo-croate, témoignent d’un souci pédagogique auprès du grand public.

À ses publications universitaires dans des revues médicales, destinées à un public d’experts plurinational, s’ajoutent des centaines de conférences et des présences comme panéliste lors de congrès internationaux: Canada, États-Unis, France, Suisse, Cuba, Égypte, Kosovo et Bosnie-Herzégovine. Elle siège aussi au sein d’instances gouvernementales et de comités d’experts nationaux et internationaux.

Membre de Pharmaciens sans frontières depuis 1998, madame Lamarre préside l’organisme depuis 2007. Son engagement compte des missions humanitaires avec l’Organisation mondiale de la santé en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et au Monténégro afin de favoriser les soins et la réorganisation pharmaceutique d’après-guerre. En 2008, elle avait complété 15 séjours dans les Balkans. S’ajoutent le Mali, puis Haïti, pour des missions avec l'American Academy of Dermatology. Finalement, sa présence au Kosovo avait aussi pour but de s’investir dans des missions pédiatriques et de veiller à la planification de la formation continue des pharmaciens moldaves en vue de leur reconnaissance au sein de la Fédération internationale pharmaceutique.

Ses réalisations, ici et à l’étranger, ont été saluées par maintes distinctions. Elle est membre honoraire de l’Association des pharmaciens du Kosovo et récipiendaire du prix Développement professionnel d’après-guerre. Elle a reçu le prix d’Excellence en enseignement de son alma mater qui l’a aussi nommée Bâtisseur de la Faculté de pharmacie; le prix Louis-Hébert de l’Ordre des pharmaciens du Québec; le prix Personnalité de la semaine du journal La Presse; le prix du Conseil interprofessionnel du Québec; la nomination Pharmacienne émérite de la revue Québec pharmacie; le prix Pharmacien de cœur et d’action de L’actualité pharmaceutique et le prix Leadership international de l’Association des pharmaciens du Canada qui l’a aussi sélectionnée parmi les 100 pharmaciens canadiens ayant marqué le dernier siècle. La revue Entreprendre l’a classée parmi les 100 Québécoises qui ont marqué la société; la revue anglophone Pharmacy Practice lui a attribué le Commitment to Patient Care Award.

Madame Diane Lamarre est un exemple plus grand que nature de ce que la sollicitude, la rigueur, l’engagement et le désir impérieux de modifier le cours des choses peuvent accomplir; la reconnaissance à cet égard doit être à l’image de ses accomplissements: hors du commun.

L’Université Laval est donc très fière de lui décerner aujourd’hui ce doctorat honorifique.

Jacques Lamarre

Ancien président et chef de la direction Groupe SNC-Lavalin inc.
Doctorat honoris causa ès sciences

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Monsieur Jacques Lamarre a occupé les fonctions de président et chef de la direction de la société internationale d'ingénierie et de construction Groupe SNC-Lavalin inc. à partir de 1996 jusqu'en mai 2009, année où il prend sa retraite. Il siège actuellement au sein de différents conseils d'administration, dont notamment, la Banque Royale, Suncor Energy et P3 Canada. Il est aussi conseiller stratégique chez Heenan Blaikie, un grand cabinet d’avocats du Canada.

Huitième d'une famille de 11 enfants, monsieur Lamarre est né le 16 novembre 1943 à Jonquière. Très tôt dans la vie, il apprend la valeur du travail en participant avec ses six frères et quatre soeurs au succès de l'entreprise familiale spécialisée dans le domaine de l’ingénierie et de la construction.

L’Université Laval lui décerne un baccalauréat ès arts en 1962 et un baccalauréat en sciences appliquées, génie civil, en 1966. Plusieurs années plus tard, il parfait ses connaissances dans le cadre du programme de développement des cadres supérieurs de l'Université Harvard.

Après un court passage au Conseil national de la recherche du Canada à Ottawa en 1966, monsieur Lamarre entreprend, l'année suivante, sa carrière d'ingénieur chez Lavalin. Jusqu'au milieu des années 1990, il occupe différents postes de cadre supérieur avant d'être nommé, en 1994, vice-président directeur de l'entreprise. Deux années plus tard, il tient les rênes de la prestigieuse firme installée à Montréal.

Pendant son mandat, les revenus de SNC-Lavalin sont passés de 1 milliard $ en 1995 à
7 milliards $ en 2008. Au cours de cette même période de treize ans, la valeur au marché est passée de 400 millions $ à 7 milliards $. De nos jours, SNC-Lavalin a des bureaux dans plus de 35 pays, est active dans une centaine de pays et emploie 22 000 personnes sur une base régulière et plus de 30 000 sur une base ponctuelle. À l'échelle de la planète, les employés de SNC-Lavalin parlent plus de 50 langues. SNC-Lavalin est devenue aujourd'hui un fleuron du savoir-faire québécois sur l'échiquier mondial.

Monsieur Lamarre est l'un des hommes d'affaires les plus respectés au Canada. Ses réalisations, son style de gestion et sa personnalité lui valent d'être reconnu par ses pairs comme un chef d'entreprise modèle. En ce sens, il a été nommé officier de l'Ordre du Canada, PDG de l'année 2003 par la revue Canadian Business, PDG le plus remarquable de l'année 2004 par Caldwell Partners International; en 2006 il a reçu le Prix associé honoraire du Conference Board du Canada et en 2007 il a été nommé Grand Montréalais par l’Académie des Grands Montréalais de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Personnalité de l'année 2008 dans le secteur de l'énergie par le Conseil de l'Énergie du Canada et récipiendaire de la Médaille d'or d'Ingénieurs Canada en 2008, monsieur Lamarre au aussi été nommé Gouverneur de Centraide du Grand Montréal en 2009 pour son rôle de coprésident de la campagne 2008 de Montréal. Également en 2009, il a reçu le prix Beaubien de l’Association des firmes d’ingénieurs-conseils du Canada, qui est décerné chaque année à une personne pour sa contribution exceptionnelle à l’industrie du génie-conseil du Canada. En 2010, le Conseil du Patronat du Québec lui décerne le Prix de Carrière 2010 soulignant l’apport exceptionnel d’une personnalité à la société québécoise. En 2010 également, il sera intronisé au Canadian Business Hall of Fame à Toronto.

Par le passé, l'Université de Waterloo lui a décerné un doctorat honorifique en administration des affaires et l'Université de Moncton, un doctorat honorifique en ingénierie. À son tour, l’Université Laval est très fière de souligner le parcours remarquable de monsieur Jacques Lamarre par la remise de ce doctorat ès sciences honoris causa.

Georges Leroux

Philosophe
Doctorat honoris causa en philosophie

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Né en 1945, M. Georges Leroux s’est imposé au fil des ans comme l’un des philosophes les plus respectés de la société québécoise et comme une figure intellectuelle exemplaire pour l’ensemble des professeurs et chercheurs formés dans la discipline philosophique.

Spécialiste de grande renommée en philosophie ancienne – on lui doit de très importantes études sur la tradition platonicienne et sur le néoplatonisme, pour ne rien dire de sa traduction monumentale, aujourd’hui largement reconnue, de La République de Platon (GF-Flammarion, 2002) – Georges Leroux se distingue par l’ampleur époustouflante de son érudition philosophique. Qu’il s’agisse de ses recherches dans le champ de l’esthétique, de la philosophie politique, de l’histoire de la métaphysique, de ses réflexions sur la confluence de la philosophie et de la littérature, cet universitaire de grande envergure a toujours eu le souci d’ouvrir l’univers du savoir et de la culture au plus large public possible, qu’il a notamment cherché à joindre par ses émissions et nombreuses interventions radiophoniques à Radio-Canada, par ses articles réguliers dans le «Cahier des livres» du Devoir et par ses inlassables activités de conférencier et d’animateur au Québec et ailleurs dans le monde. Le plus admirable est que cette activité de «communicateur» s’est toujours conjuguée avec un travail de publication scientifique abondant et varié, que ce soit sous forme de livres, d’ouvrages collectifs et d’articles, sans mentionner les conférences et les participations à des tables rondes – dont on ne compte plus le nombre.

Professeur retraité du Département de philosophie de l’UQAM depuis 2006, membre élu de la Société royale des sciences du Canada depuis 2008, récipiendaire de nombreux prix et distinctions, dont sa nomination au titre de membre de l’Académie des Lettres du Québec en 2003, Georges Leroux, avant de soutenir sa thèse de doctorat en sciences médiévales à l’Université de Montréal en 1977, a été l’élève du professeur Pierre Hadot (docteur honorifique de l’Université Laval en 2002), spécialiste mondialement reconnu de la tradition néoplatonicienne. Tout en vouant le plus clair de ses recherches historiques à la mouvance platonicienne et néoplatonicienne, Georges Leroux n’a jamais cessé, un peu à l’image de Socrate, d’intervenir dans le débat public, ce qu’il a fait ces dernières années en défendant âprement le nouveau programme d’Éthique et culture religieuse offert depuis l’automne 2008 à tous les élèves du primaire et du secondaire, et auquel il a consacré un essai percutant: Éthique, culture religieuse, dialogue. Arguments pour un programme (Fides, 2007).

Intellectuel de haut niveau et humaniste lucide, l’Université Laval se réjouit d’honorer le parcours remarquable de M. Georges Leroux, qui est un modèle non seulement pour nos étudiants de philosophie, mais pour tous ceux dont le parcours intellectuel s’associe à l’exigence, toute socratique, de la citoyenneté responsable, engagée et critique.

Jean-Louis Maubois

Spécialiste en technologie laitière
Doctorat honoris causa en sciences de l'agriculture et de l'alimentation

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Né en France en 1938, M. Jean-Louis Maubois est considéré par plusieurs comme le père de l’utilisation des procédés membranaires en industrie laitière.

Titulaire d’un diplôme de l’Institut National Agronomique de Paris, Jean-Louis Maubois amorce sa carrière de chercheur en 1961 dans le laboratoire des protéines de la Station centrale de recherches laitières et de technologies des produits animaux à Jouy-en-Josas. En 1964, il est affecté au centre de recherches agronomiques à Rennes où a été fondée une unité de recherche laitière. Il est nommé directeur adjoint de cette unité en 1971 et en devient directeur en 1977. Ce laboratoire de recherche laitière se démarque rapidement sur le plan mondial pour ses travaux fondamentaux et appliqués. M. Maubois détient 25 brevets, dont le procédé MMV (pour les auteurs Maubois, Mocquot et Vassal) obtenu en 1969, introduisant l’ultrafiltration en fabrication fromagère. Ce dernier rapporte au cours des années plusieurs millions de francs en redevances à l’INRA et mène à la création de la fromagerie Guilloteau qui a généré plus de 200 emplois directs et un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2005. M. Maubois a également été pendant 30 ans éditeur en chef de la revue Le lait, maintenant appelée Dairy Science and Technology.

L’excellent travail accompli par monsieur Jean-Louis Maubois lui vaut plusieurs prix et reconnaissances. Il est officier de l’ordre du Mérite national français, récipiendaire du Marshall International Dairy Science Award de l’American Dairy Science Association (ADSA) et premier récipiendaire du Grand Prix de la science laitière de la Fédération Internationale de Laiterie. À sa retraite en 2003, M. Maubois a été nommé chargé de mission pour la coopération scientifique dans la filière lait avec la Chine, le Brésil et l’Inde.

Monsieur Maubois a une vision très particulière de la recherche qui consiste à être au service des utilisateurs dans l’objectif de créer de l’activité économique et de l’emploi. Il ne délaisse pas pour autant les publications scientifiques, comme en témoignent les 260 publications à son actif, ni la recherche fondamentale, mais il s’assure qu’elle soit reliée à long terme à l’utilité pour la filière.

Monsieur Maubois a façonné l’industrie laitière à l’échelle mondiale et a largement contribué aux progrès du secteur par le développement de procédés novateurs et de produits laitiers à haute valeur ajoutée. Plusieurs industries laitières canadiennes ont bénéficié de son expertise, et il a été l’inspiration de la recherche laitière. Lui et son équipe ont accueilli plusieurs étudiants gradués du Centre STELA (Groupe de recherche en Sciences et technologies du lait de l’Université Laval) qui ont pu bénéficier des installations de pointe et de l’encadrement des chercheurs de son équipe et permis la conduite de recherche collaborative fructueuse avec le Centre.

C’est un privilège pour l’Université Laval de rendre hommage à M. Jean-Louis Maubois, qui a contribué de façon remarquable à l’avancement des sciences et des technologies laitières dans le monde et particulièrement au Québec, grand producteur et transformateur de lait.

Jacqueline Morand-Deviller

Juriste et professeure émérite à l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne)
Doctorat honoris causa en droit

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Madame Jacqueline Morand-Deviller est née à Néris-les-Bains (France). Professeure émérite à l'Université de Paris l, elle est une spécialiste du droit administratif, du droit de l'environnement et du droit de l'urbanisme.

Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris (1962), elle détient également un diplôme d'études supérieures de droit public (1963), un diplôme d'études supérieures de science politique (1964) et un doctorat en droit public (1967). Madame Morand-Deviller a d'abord été chargée de cours aux facultés de droit d'Oran en Algérie (1965-1966), de Paris (1966-1969) et de Limoges (1969-1972). Après avoir obtenu l'agrégation de droit public et de science politique en 1972, elle a été nommée professeure à l'Université de Limoges (1972-1977). Par la suite, madame Morand-Deviller a poursuivi sa carrière à l'Université de Paris XII (1978-1988) où elle a exercé la fonction de doyenne (1984-1988). Elle est ensuite devenue professeure à l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne) (1989-2006) et a fondé et dirigé le diplôme d'études supérieures spécialisées en droit de la construction et de l'urbanisme à l'Université de Paris XII. Finalement, elle a aussi dirigé le diplôme d'études avancées en droit de l'environnement à Paris I et II. Elle préside actuellement l'Association internationale de droit de l'urbanisme.

Les publications de madame Morand-Deviller couvrent un large éventail de sujets. Elle a publié plusieurs études et des ouvrages marquants sur l'histoire des idées politiques et sur le droit public, notamment en droit administratif, en droit de l'urbanisme et en droit de l'environnement. Elle a, en outre, publié des dizaines d'articles et de chroniques dans des périodiques scientifiques et des ouvrages collectifs. Son expertise l'a amenée à participer à de nombreux colloques, et ce, tant en France qu'à l'étranger.

Son œuvre témoigne d'une réelle préoccupation pour les défis posés à nos sociétés par le développement urbain et les atteintes à l'environnement. Madame Morand-Deviller s'est intéressée à une multitude de questions. Les solutions qu'elle propose empruntent souvent aux différentes branches du droit. Ses travaux révèlent une pensée originale et une vaste culture juridique.

La carrière de madame Morand-Deviller lui a valu plusieurs reconnaissances. Elle a été nommée Chevalier de l'Ordre de la Légion d'honneur et Officier de l'Ordre du Mérite. Elle a, en outre, reçu les Palmes académiques. Deux universités lui ont décerné un doctorat honoris causa, soit les universités de Liège (Belgique) et de Turin (Italie). Des collègues et d'anciens étudiants lui ont exprimé leur gratitude en publiant en son honneur un ouvrage qui rassemble une série d'études.

En décernant sa plus haute distinction à madame Jacqueline Morand-Deviller, l'Université Laval salue une professeure qui par son enseignement et ses travaux a grandement contribué au développement du droit public français. Son apport a été particulièrement significatif en droit de l'urbanisme et en droit de l'environnement.

David Suzuki

Professeur émérite et communicateur scientifique
Doctorat honoris causa en communication

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Né en 1936 à Vancouver, Colombie-Britannique, monsieur David Suzuki a brillamment conjugué l'enseignement et la recherche universitaires en génétique et la communication scientifique. Ses travaux et productions multimédias lui ont valu une renommée internationale.

En 1958, il termine ses études de premier cycle au Collège Amherst (Massachusetts, États-Unis). Par la suite, il entreprend ses études doctorales en zoologie à l'Université de Chicago, où il obtient son doctorat en 1961. Après un rapide séjour à l'Université de l'Alberta, il devient en 1969 professeur en génétique à l'Université de Colombie-Britannique à Vancouver, où il passe l'ensemble de sa carrière d'universitaire. L'importance des recherches qu'il y mène, de 1969 à 1972, lui vaut le prestigieux prix E.W.R. Steacie Memorial Fellowship décerné aux chercheurs scientifiques éminents de moins de 35 ans.

Rapidement après son arrivée à Vancouver, monsieur Suzuki commence à animer à la télévision et à la radio des émissions sur la science. D'abord, il anime une émission télévisée pour les enfants – Suzuki on Science – puis, en 1974, il crée Quirks and Quarks à la radio. À compter de 1979, il devient l'animateur de l'émission phare de la Société Radio-Canada (anglais) The Nature of Things with David Suzuki; émission qu'il anime encore aujourd'hui et qui a obtenu un nombre impressionnant de récompenses à travers le monde. D'autres émissions, tant à la télévision qu'à la radio, émaillent une remarquable carrière de communicateur scientifique. On peut citer ici la série A Planet for the Taking (1985) qui lui a valu la Médaille du programme environnemental des Nations-Unis.

Auteur prolifique, monsieur Suzuki a écrit, seul ou avec des coauteurs, 52 ouvrages scientifiques ou au sujet de la communication scientifique dont certains ont été traduits en plusieurs langues. Il est à noter que An Introduction to Genetics Analysis, coécrit avec A.J.F. Griffiths en 1976, a connu 5 rééditions, des traductions en plusieurs langues et reste le manuel en génétique le plus utilisé aux États-Unis.

La qualité des travaux scientifiques de monsieur Suzuki et de ses productions multimédias lui a valu une reconnaissance nationale et internationale qui transparaît dans les nombreux prix qui lui ont été décernés au cours des dernières décennies. Ainsi, il a reçu la Bourse Killam (1977), le prix Kalinga de l'UNESCO pour ses écrits scientifiques (1986), le Prix hommage des Prix canadiens de l'environnement (2005), le Bradford Washburn Award du Musée des sciences de Boston (2006), la Roger Tory Peterson Memorial Medal de Harvard University (2006). Enfin, monsieur Suzuki est le récipiendaire de 22 doctorats honorifiques décernés par 15 universités canadiennes, quatre américaines, trois australiennes et une britannique. En 2006, il a également été reçu compagnon de l'Ordre du Canada, honneur décerné à un groupe très restreint de personnalités.

Homme d'action, il cofonde en 1989 avec son épouse Tara Cullis, la Fondation David Suzuki dont la mission est la protection de la diversité de la nature et de la qualité de la vie, maintenant et pour l'avenir. Cette fondation développe de nombreux projets, surtout au Canada, pour transformer l'économie, protéger les systèmes naturels, créer des communautés viables, sauvegarder notre climat et permettre aux citoyens, et aux jeunes en particulier, de renouer avec la nature.

L’Université Laval est très fière d’honorer le parcours remarquable de monsieur David Suzuki par la remise de ce doctorat d’honneur.