Doctorats honoris causa
Cette haute distinction rend hommage à des personnalités dont le rayonnement est remarquable et exemplaire dans ses sphères d'activité. Les récipiendaires proviennent du monde universitaire ou de la société civile au Québec, au Canada et à l’international.
2020
Rebecca Belmore
Artiste d’art contemporain
Doctorat honoris causa en arts visuels et médiatiques
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Rebecca Belmore est l'une des artistes canadiennes contemporaines les plus en vue. Ses œuvres provocatrices amènent à poser un regard critique sur les ravages et les répercussions durables du colonialisme.
Dès le début de sa carrière, Rebecca Belmore puise dans la force de ses origines anishinaabe pour proposer à son public des performances qui font opposition aux stéréotypes autochtones. Sa démarche mêlant performance, installation, photographie et vidéo se situe à la croisée de l'art et de la politique. L'artiste s'attaque aux méfaits du colonialisme: le rapport conflictuel à la terre au Canada, le traitement abusif des femmes, l'accès restreint à l'eau potable, l'itinérance, les déplacements humains et la violence envers les Premières Nations.
Son œuvre aborde des questions complexes et brûlantes avec un esthétisme marqué par des contrastes inattendus. La beauté, la quiétude et la dignité sont des thèmes utilisés pour faire contraste à ceux qui perturbent, soit l'injustice, la violence et la souffrance humaine.
Les œuvres de Rebecca Belmore sont exposées dans les galeries les plus prestigieuses au Canada et à l'international. Depuis 15 ans, son travail est l'objet de nombreuses reconnaissances. Elle a été la première femme autochtone à représenter le Canada à la Biennale de Venise en 2005 et a participé à Documenta 14 en 2017, puis à la Biennale d'Istanbul en 2019. Elle a reçu le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques en 2013 et le prix Gershon Iskowitz en 2016.
Figure incontournable dans le milieu des arts visuels et médiatiques, Rebecca Belmore est une artiste influente dont l'œuvre est enseignée aux côtés des plus grandes figures de l'art.
Lucien Bouchard
Avocat, politicien et premier ministre du Québec (1996-2001)
Doctorat honoris causa en droit
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Avocat et homme politique, Lucien Bouchard a été premier ministre du Québec de 1996 à 2001. Reconnu pour son leadership et son talent de médiateur, il se montre un ardent défenseur des intérêts du Québec.
Originaire de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Lucien Bouchard étudie en sciences sociales et en droit à l'Université Laval. À titre de procureur en chef de la Commission d'enquête sur l'exercice de la liberté syndicale dans l'industrie de la construction (aussi appelée «commission Cliche») en 1974, il offre une contribution remarquable. Il deviendra par la suite négociateur en chef pour le gouvernement du Québec, puis ambassadeur du Canada en France.
En 1988, Lucien Bouchard plonge en politique fédérale au sein du gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney. Peu avant l'échec de l'accord du lac Meech, il se démet de ses fonctions et fonde le Bloc québécois.
Figure marquante de la campagne référendaire de 1995, Lucien Bouchard fait le saut au Parti québécois et succède à Jacques Parizeau comme premier ministre du Québec. Sous sa gouverne, le Québec atteint l'équilibre budgétaire, tout en faisant de grandes avancées sociales. Sa gestion rigoureuse et humaine de la crise du verglas est exceptionnelle.
Depuis 2001, Lucien Bouchard s'adonne à la pratique du droit. Négociateur et médiateur recherché pour ses aptitudes à régler des conflits complexes et délicats, il fait preuve d'une détermination qui marque toute la population québécoise, et son héritage inspire les décideuses et les décideurs actuels. Lucien Bouchard a reçu de nombreux prix et distinctions: on l'a nommé, entre autres, grand officier de l'Ordre national du Québec et commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur en France. Très engagé sur le plan social, il soutient aussi activement la mission de l'Université Laval.
Janice J. Eng
Professeure à la University of British Columbia (UBC)
Doctorat honoris causa en sciences de la réadaptation
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Scientifique de renommée mondiale, Janice J. Eng a créé des programmes novateurs qui ont changé les pratiques dans le domaine de la réadaptation neurologique, ce qui a permis d'améliorer ainsi la mobilité et la qualité de vie de nombreuses personnes.
Le parcours de Janice J. Eng s'avère impressionnant. Sa formation multidisciplinaire réunit les disciplines suivantes: physiothérapie, ergothérapie, génie biomédical et kinésiologie. Professeure à l'Université de la Colombie-Britannique depuis 1997, Janice J. Eng a formé une relève scientifique de grande envergure, a publié plus de 250 articles scientifiques et a obtenu 40 millions de dollars en fonds de recherche, dont 16 millions à titre de chercheuse principale.
Les programmes d'exercices de physiothérapie et d'ergothérapie que Janice J. Eng propose aux patients suivis en neurologie sont reproduits partout au monde. Elle exerce de ce fait un leadership scientifique d'influence indéniablement reconnu. Janice J. Eng élabore, en compagnie de collègues, les lignes directrices internationales pour les personnes victimes d'un accident vasculaire cérébral ou d'une lésion de la moelle épinière.
Depuis le début de sa carrière, Janice J. Eng s'est distinguée par sa capacité à générer des connaissances accessibles, pertinentes et facilement utilisables, que ce soit dans le milieu clinique ou de l'intervention communautaire ou encore par les patients et les patientes de même que leur famille.
Précieuse collaboratrice de la Faculté de médecine de l'Université Laval, Janice J. Eng est généreuse de son temps. Cette mentore hors pair entretient des liens étroits avec plusieurs spécialistes de la recherche et de la médecine clinique de la région de Québec. Cette femme humble, qui se soucie de maintenir un sain équilibre de vie, est assurément un modèle inspirant pour la relève des sciences de la santé.
Temple Grandin
Professeure en sciences animales à la Colorado State University (CSU)
Doctorat honoris causa en sciences animales
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Temple Grandin a fait évoluer de manière exceptionnelle les connaissances sur le bien-être animal. Ses travaux de recherche d'envergure internationale ont permis de minimiser le stress des bovins et des porcs au moment des opérations de transport et d'abattage.
Née à Boston, aux États-Unis, Temple Grandin est autiste. N'ayant prononcé aucun mot jusqu'à l'âge de 2 ans, elle suivra des cours intensifs de langage. Motivée par un enseignant de sciences à l'école secondaire, Temple Grandin persévère dans ses études jusqu'à obtenir un doctorat en sciences animales et à devenir la scientifique de renom que l'on connaît aujourd'hui.
Professeure de santé animale à l'Université d'État du Colorado, Temple Grandin devient au fil du temps experte en design de bâtiments agricoles. De nos jours, la moitié des abattoirs de bovins au Canada et aux États-Unis utilisent de l'équipement à la fine pointe de la technologie qu'elle a conçu. Sa liste de critères objectifs pour évaluer le stress animalier est aussi largement répandue et utilisée.
Personnalité publique reconnue mondialement, Temple Grandin articule son plaidoyer autour du concept de neurodiversité. Elle explique dans son ouvrage à succès Animals in Translation (2005) que son autisme lui permet de mieux comprendre les réactions sensorielles des bêtes. En 2010, elle fait l'objet d'un film biographique et, la même année, elle figure parmi les 100 personnes les plus influentes au monde selon le Time Magazine.
Lauréate de plus de 80 prix et distinctions, Temple Grandin a toujours repoussé avec courage et détermination ses propres limites. Sa démarche démontre que l'accès aux études supérieures est possible malgré des défis sur le plan personnel.
Photo: Rosalie Winard
Maria Klawe
Présidente du Harvey Mudd College (HMC)
Doctorat honoris causa en informatique
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Informaticienne et mathématicienne de renom, Maria Klawe cherche à transformer le monde scientifique afin qu'il soit plus équitable, diversifié et inclusif.
Originaire de l'Alberta, Maria Klawe a étudié en mathématiques et a travaillé chez IBM Research en Californie avant d'entreprendre sa carrière de professeure. Elle n'a pas hésité à occuper des postes de leadership dans un univers très masculin. Elle a été la première femme à diriger le Département d'informatique à l'Université de la Colombie-Britannique, la première à être nommée doyenne de la Faculté de génie à l'Université de Princeton et, en 2006, la première à devenir présidente du Harvey Mudd College, poste qu'elle occupe toujours.
L'un des objectifs de vie de Maria Klawe est que toute personne se sente à l'aise d'envisager des études d'informatique, de sciences et technologie, d'ingénierie ou de mathématiques et de faire carrière dans l'un de ces domaines, peu importe son identité de genre, son origine ou son orientation sexuelle.
La notoriété et le leadership de Maria Klawe ont clairement démontré qu'il était possible d'agir pour favoriser l'équité, la diversité et l'inclusion. Sous sa gouverne, le taux d'étudiantes en informatique au Harvey Mudd College est passé de 10 à 50 p. 100. Lorsqu'elle était doyenne à la Faculté des sciences de l'Université de la Colombie-Britannique, le nombre de professeures de sciences a doublé sous son impulsion.
Passionnée d'arts visuels, Maria Klawe estime que le monde des sciences est un milieu créatif qui permet d'influencer les tendances sociétales. La vision et l'engagement de cette conférencière très sollicitée lui ont valu de nombreux prix et distinctions, dont des doctorats honorifiques décernés par 17 universités.
Marie-Nicole Lemieux
Artiste lyrique
Doctorat honoris causa en musique
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La notoriété de l'artiste lyrique Marie-Nicole Lemieux permet au Québec de rayonner sur les plus grandes scènes du monde. Son talent vocal exceptionnel, allié à sa détermination et à sa polyvalence, a pavé la voie à un parcours de haut calibre.
Née à Dolbeau-Mistassini, Marie-Nicole Lemieux a étudié aux conservatoires de musique de Chicoutimi et de Montréal. Sa carrière de contralto prend véritablement son envol en 2000, lorsqu'elle remporte le Prix de la Reine Fabiola et le Prix du lied au Concours Reine Elisabeth en Belgique.
Depuis 20 ans, Marie-Nicole Lemieux a sillonné la planète comme chanteuse d'opéra, dans des œuvres symphoniques, et comme récitaliste. Elle a travaillé sous la direction de nombreux chefs d'orchestre de renommée internationale. L'ampleur de sa voix, sa virtuosité ainsi que son sens des nuances et du théâtre lui permettent de triompher dans plusieurs répertoires.
Marie-Nicole Lemieux n'hésite pas à sortir des sentiers battus et à se dépasser. Elle compte à son actif 36 enregistrements depuis ses débuts et a performé sur scène 200 fois au cours des cinq dernières années. Ce rythme soutenu ne porte pas ombrage, bien au contraire, à la vitalité et à la sincérité des liens qu'elle tisse avec ses collègues et le grand public.
Lauréate d'un grand nombre de prix et de distinctions, Marie-Nicole Lemieux est une ambassadrice d'exception pour la culture québécoise puisque, grâce à son dynamisme, l'intérêt pour l'art lyrique ne cesse d'augmenter auprès de divers publics. Connue des mélomanes de Québec et fort appréciée, elle se révèle un modèle et une inspiration pour les étudiants et les étudiantes de l'Université Laval.
Photo: Geneviève LeSieur photographe
Davianna Pōmaika'i McGregor
Professeure à la University of Hawaii à Manoa
Doctorat honoris causa en sciences sociales
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Chercheuse, enseignante et militante, Davianna Pōmaika’i McGregor a consacré toute sa carrière à aider son peuple, les Kanaka ʻŌiwi, à se réapproprier ses terres, sa culture et sa souveraineté.
Née à Hawaii, Davianna Pōmaika'i McGregor est profondément enracinée dans cette île. Titulaire d’une maîtrise en Études des îles du Pacifique et d’un doctorat en Histoire d’Hawaii et du Pacifique, elle a contribué à la création du Département d’études ethniques à l’Université d’Hawaii à Manoa où elle est professeure depuis 1974. Elle occupe également la fonction de directrice du Centre d’histoire orale de cette université depuis 2018.
Son enseignement et sa recherche, qu’elle porte à des sommets d’excellence, sont empreints d’un engagement profond et concret envers sa communauté. Les travaux de cette pionnière ont non seulement permis de renouveler la compréhension de l’histoire orale autochtone, mais aussi de documenter la persistance et la vitalité de la culture des Kanaka ʻŌiwi.
Cette scientifique rigoureuse et altruiste a largement contribué à la réappropriation de pratiques dénaturées par le tourisme ainsi qu’à la formation d’une génération montante d’universitaires qui participe à l’affirmation d’une voix autochtone longtemps étouffée.
Davianna Pōmaika'i McGregor a longuement milité pour la rétrocession de l’île de Kahoolawe, saccagée par les exercices de tir de l’armée américaine. Pacifiste, son intervention est également prisée par les autorités, car elle rend possibles des médiations autrement improbables.
Paru en 2007, l’ouvrage de Davianna Pōmaika'i McGregor intitulé Na Kua’āina: Living Hawaiian Culture a été couronné de succès. Cette femme infatigable est assurément une figure inspirante pour le Canada et pour l’Université Laval, qui soutient avec conviction le processus d’éducation et de réconciliation autochtone.
Romeo Saganash
Leader cri défenseur des droits des peuples autochtones
Doctorat honoris causa en droit
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Juriste, négociateur et homme politique, Romeo Saganash a défendu pendant toute sa carrière les droits de la personne, en particulier ceux des Premières Nations.
Né à Waswanipi, Romeo Saganash a vécu selon les valeurs et le mode de vie traditionnel de la nation crie jusqu'à l'âge de 7 ans. Par la suite, il a passé une décennie dans un pensionnat autochtone, à La Tuque. Ce déracinement éprouvant sera à la source de son engagement professionnel et politique.
En 1989, Romeo Saganash est devenu le premier diplômé cri d'une faculté de droit au Québec, soit celle de l'Université du Québec à Montréal. Figure importante du Grand Conseil des Cris (Eeyou Istchee) du Québec, il a participé aux négociations de la «Paix des braves», entente historique entre la nation crie et le gouvernement du Québec, signée en 2002.
Sur la scène politique fédérale, Romeo Saganash a été député de la circonscription électorale d'Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou, de 2011 à 2019, et porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière de réconciliation.
À l'international, Romeo Saganash a joué un rôle déterminant dans l'élaboration de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Promoteur infatigable de cette déclaration, il demeure convaincu que des changements législatifs sont nécessaires pour remédier aux conditions de vie inacceptables des communautés autochtones.
L'impressionnant parcours de vie de Romeo Saganash fait de cet homme un exemple de résilience et de détermination, de même qu'un acteur incontournable de la réconciliation nationale avec les peuples autochtones.
Photo: Dave Huehn
Ronald G. Sultana
Professeur à la University of Malta
Doctorat honoris causa en sciences de l’orientation
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Passionné de justice sociale, Ronald G. Sultana est une figure inspirante de la recherche en éducation et en orientation professionnelle. Ses travaux ont pour objet de réduire les iniquités en guidant chaque être humain vers une plus grande émancipation.
Professeur de sociologie et d'éducation comparée à l'Université de Malte, Ronald G. Sultana a un parcours remarquable dans le monde de la recherche: il a contribué à plus de 200 publications scientifiques, dont 35 sont des ouvrages ou rapports aux organisations internationales.
À la tête de l'Euro-Mediterranean Centre for Educational Research, qu'il a fondé en 2003, Ronald G. Sultana dirige aussi un réseau de chercheurs en sciences de l'éducation dans la région méditerranéenne. Ce pionnier de la recherche sur les politiques en matière d'orientation est fréquemment sollicité pour son expertise par de grandes organisations internationales telles que l'Unesco, l'UNICEF et l'OIT. Il privilégie un dialogue constant entre la pratique de l'orientation et la gouvernance politique.
En 2004, le professeur Ronald G. Sultana a cosigné un important guide pratique pour l'élaboration des politiques d'orientation, dans lequel il préconise une approche personnalisée tout au long de la vie.
Depuis longtemps, Ronald G. Sultana étudie le soutien éducatif apporté aux populations en difficulté, parmi eux les immigrants et réfugiés, et il agit comme mentor pour plusieurs jeunes chercheurs et chercheuses qui viennent de pays en développement.
Les recherches du professeur Ronald G. Sultana influencent l'innovation des pratiques de l'orientation professionnelle à l'international. Elles sont d'ailleurs au cœur de la programmation du Centre de recherche et d'intervention sur l'éducation et la vie au travail (CRIEVAT) de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval.
Gisèle Turcot
Membre fondatrice du réseau Femmes et Ministères
Doctorat honoris causa en sciences des religions
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Femme engagée dans l'Église catholique et pour des causes sociales, sœur Gisèle Turcot cherche à éveiller les consciences et à promouvoir des valeurs de paix, d'égalité et de justice.
Les études bibliques de sœur Gisèle Turcot, combinées à ses études de service social, ont pavé la voie à une vie riche et bien remplie. Cette leader rassembleuse a toujours associé le travail de terrain à un travail de réflexion, d'enseignement et d'écriture.
Sœur Gisèle Turcot est membre de l'Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal depuis 1958 et en est à son troisième mandat comme supérieure générale. Soucieuse de mettre en lumière la place et le rôle des femmes dans l'Église, elle a été membre fondatrice du réseau Femmes et ministères. Elle a aussi été la seule femme à ce jour à exercer, de 1980 à 1983, la fonction de secrétaire générale de l'Assemblée des évêques du Québec.
Sœur Gisèle Turcot a enseigné à la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval de 1975 à 1977. Grâce à sa connaissance fine des milieux populaires et des besoins des personnes les plus défavorisées, dont les populations fuyant leur pays d'origine pour se réfugier à l'étranger, elle a cosigné une dizaine de rapports et d'études pour des organismes nationaux et internationaux.
Au fil des ans et aujourd'hui encore, sœur Gisèle Turcot a signé au-delà de 200 billets et éditoriaux dans diverses revues destinées à un large public. En 2006, elle fonde Antennes de paix, section montréalaise de l'organisation internationale Pax Christi, et elle s'investit pour le respect des droits de la personne et la réconciliation.
Photo: Altinoa photographie
Sheila Watt-Cloutier
Militante écologiste québécoise inuite
Doctorat honoris causa d’université
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Ardente défenseure de l'environnement, de la culture et des droits de la personne, Sheila Watt-Cloutier milite pour la protection de l'Arctique et de la culture inuite.
Née à Kuujuak, Sheila Watt-Cloutier se déplaçait exclusivement en traîneau à chiens avant d'être envoyée dès l'âge de 10 ans à l'école en Nouvelle-Écosse, puis dans un pensionnat à Churchill au Manitoba et, enfin, à Ottawa. De retour au Nord au cours des années 70, elle a contribué à repenser l'éducation des jeunes inuits à la Commission scolaire Kativik nouvellement constituée.
Les traumatismes historiques subis par le peuple de Sheila Watt-Cloutier ont nourri son travail de défense et de promotion de ses droits. Dès 1995, elle s'est engagée au sein de la Société Makivik et de la Conférence circumpolaire inuite. Elle contribue alors au travail des Nations Unies visant à obtenir l'interdiction de la production de polluants organiques persistants: elle jouera ainsi un rôle essentiel dans la signature de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP), en 2001.
Inuite investie, Sheila Watt-Cloutier prend part activement aux études et aux consultations sur les changements climatiques dans l'Arctique. En 2005, elle se joint à 62 autres membres de la communauté inuite pour déposer à la Commission interaméricaine des droits de l'homme une plainte qui démontre les importants préjudices subis par son peuple, préjudices causés par les changements climatiques et les gaz à effet de serre. À l'époque, c'est la première action en justice mondiale du genre. En 2019, elle publie Le droit au froid, ouvrage dans lequel elle explique ce pourquoi les changements climatiques doivent être reconnus comme un enjeu de droits de la personne.
Lauréate de plusieurs prix et distinctions, tel le prix Champions de la Terre du Programme des Nations Unies pour l'environnement, Sheila Watt-Cloutier est une grande source d'inspiration et de fierté. Elle incarne avec beaucoup de courage et de sensibilité la mission et les objectifs de l'Université Laval, et ce, en mettant en lumière l'interdisciplinarité qui réunit le développement durable, la nordicité, l'éducation et la reconnaissance des autochtones.