Doctorats honoris causa
Cette haute distinction rend hommage à des personnalités dont le rayonnement est remarquable et exemplaire dans ses sphères d'activité. Les récipiendaires proviennent du monde universitaire ou de la société civile au Québec, au Canada et à l’international.
2013
Marie-Dominique Beaulieu
Médecin et présidente du Collège des médecins de famille du Canada
Doctorat honoris causa d'université
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Madame Marie-Dominique Beaulieu est une femme d’exception. Formée à l’Université Laval, elle en est un fleuron. Elle a sans contredit joué un rôle de premier plan et exercé un leadership incomparable pour le développement de la médecine familiale et la promotion de l’excellence des services et des soins de première ligne au Canada et internationalement.
Médecin de famille et professeure à l’Université de Montréal depuis près de 30 ans, elle a su atteindre les plus hauts sommets dans tous les volets de sa carrière. Il est rare d’observer une telle polyvalence et une telle réussite. Elle est une clinicienne exceptionnelle qui a assuré le suivi de ses patients pendant toute sa carrière se méritant le titre de médecin de famille de l’année du Québec en 2005. Elle est une enseignante remarquable qui a contribué à la formation clinique et en recherche de centaines d’étudiants et de collègues à travers le monde. Elle est une chercheuse émérite qui a ouvert la voie de la recherche en médecine familiale et en soins de première ligne, et ce, tant au Québec qu’au Canada. Pendant 10 ans, elle a été titulaire de la Chaire Docteur Sadok Besrour en médecine familiale. Elle est une gestionnaire avisée ayant dirigé, entre autres, le Département de médecine familiale de l’Université de Montréal de 1998 à 2001.
Madame Beaulieu est enfin une communicatrice hors du commun ayant collaboré à vulgariser dans les médias l’information émanant de la recherche scientifique en santé pendant de nombreuses années. Toutes ses réalisations ont eu un impact important sur la reconnaissance de la médecine familiale comme discipline universitaire et sur l’amélioration des services et des soins à la population. Elle a voué sa vie et sa carrière à l’excellence. Aujourd’hui au poste de présidente du Collège des médecins de famille du Canada, la plus haute instance en médecine familiale au Canada, elle poursuit toujours son œuvre.
Augustin Berque
Directeur d’études à la retraite de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), France
Doctorat honoris causa en sciences géographiques
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Monsieur Augustin Berque est incontestablement l’un de ceux qui, dans le monde francophone et dans le monde asiatique, ont le plus contribué à la rénovation de la science géographique au cours des trois dernières décennies. Explorant la question depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours et en considérant à la fois les traditions et l’actualité de l’Occident et de l’Orient, il a étudié les idées et les pratiques relatives à l’habitat, au paysage et à la nature. Il nous a ainsi aidés à mieux comprendre les ressorts culturels qui déterminent, en ce qu’elle a de bienfaisant ou de malfaisant, la relation de l’être humain au monde. Il en résulte une pensée forte qui se nourrit d’érudition tout en sachant poser les questions essentielles. De plus, l’intention qui anime cette pensée n’est pas seulement de contribuer à la connaissance, ce en quoi elle a au demeurant largement contribué; elle est aussi socialement engagée, car elle vise, en participant avec rigueur, constance et passion au débat intellectuel, à soutenir l’indispensable avènement du développement durable.
Ainsi, au fil d’une brillante carrière universitaire, Monsieur Berque est devenu un leader qui a su consolider, en théorisant efficacement le rapport de l’être humain au lieu, l’assise conceptuelle des sciences sociales et de la philosophie, tout en favorisant l’éveil des consciences face aux dangers qui aujourd’hui menacent l’environnement.
Monsieur Berque a reçu plusieurs prix au fil de sa carrière dont, entre autres, le Grand Prix de Fukuoka pour les cultures d’Asie en 2009, le Prix de la Fondation du Japon en 2011 et le Prix du National Institutes for the Humanities en 2013. Il est membre de l’Academia Europaea depuis 1991, membre d’honneur de l’Association européenne des études japonaises (EAJS) depuis 2012 et a aussi été nommé Chevalier de l’Ordre national du Mérite en 1991.
Yvon Charest
Président et chef de la direction de l’Industrielle Alliance, Assurance et services financiers inc.
Doctorat honoris causa en sciences de l'administration
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Né à Charlesbourg en 1956, Monsieur Yvon Charest, Fellow de la Société des actuaires (F.S.A.) et Fellow de l’Institut canadien des actuaires (F.I.C.A.), est à la barre de la quatrième plus importante société d’assurance de personnes au Canada, l’Industrielle Alliance, présente dans toutes les régions du pays ainsi que dans l’ouest des États-Unis.
Titulaire d’un baccalauréat en actuariat de l’Université Laval en 1979, Monsieur Yvon Charest entreprend sa carrière à l’Industrielle Alliance dès la fin de ses études. Il y occupe de nombreux postes avant de devenir, en 1992, actuaire en chef jusqu’en 1996. En 1999, il est nommé président et chef de l’exploitation de l’entreprise. L’année suivante, on lui confie les commandes de l’Industrielle Alliance à titre de président et chef de la direction. Au sein du groupe, Yvon Charest siège à plusieurs conseils d’administration.
Ses qualités de leader et de motivateur sont recherchées en appréciées du monde de la finance et des affaires. En 2002, monsieur Charest devient membre du Groupe de travail sur l’encadrement du secteur financier du gouvernement du Québec. Administrateur émérite, sa stratégie basée sur le principe de «marcher au lieu de courir» a permis à l’Industrielle Alliance d’assurer une croissance supérieure à la moyenne de l’industrie au cours des dernières années.
En 2002, il reçoit le Prix Affaires et Engagement social de la Chambre de commerce et d’industrie du Québec métropolitain et Centraide Québec. À titre exceptionnel, il est nommé à deux reprises Personnalité financière de l’année, en 2004, puis en 2008 lors du 9e Gala du Top 25 de l’industrie financière du Québec. Son expertise et son dynamisme profitent également à l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), où il siège au conseil d’administration depuis 1989, et dont il fut président en 2006-2007.
Depuis mai 2008, Monsieur Yvon Charest est président du conseil d’administration du prestigieux Cercle des présidents du Québec, qui réunit des leaders reconnus dans plusieurs secteurs d’activité du Québec. Il s’investit beaucoup dans les activités de son alma mater depuis 1996, date à laquelle il est devenu membre du Bureau de direction de l’École d’actuariat de la Faculté des sciences et de génie. Il a aussi été responsable de la campagne de financement de l’Université Laval en 2006 et président du Conseil pour l’avancement de la Faculté des sciences de l’administration.
En décernant un doctorat honoris causa à Monsieur Yvon Charest, l’Université Laval reconnaît sa contribution exceptionnelle à l’industrie financière du Canada, à la communauté d’affaires et à son milieu.
Pierre-André Chiappori
Professeur au Département de science économique de l’Université Columbia
Doctorat honoris causa en sciences sociales
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Après une agrégation en mathématiques et un doctorat de sciences économiques de l’Université de Paris l, monsieur Pierre‐André Chiappori a été professeur‐chercheur en France dans plusieurs institutions prestigieuses, que ce soit à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, à l’École polytechnique et à l’ENSAE (École Nationale de la Statistique et de l’Administration). Très jeune en carrière, il a été nommé directeur de recherches au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et titulaire de la Chaire d’économie de l’assurance FFSA (Fédération Française des Sociétés d’Assurances). En 1997, sa vie professionnelle prenait un virage important, puisqu’il a été attiré aux États‐Unis comme professeur à l’University of Chicago, à l’invitation du prix Nobel Gary Becker. Durant son séjour dans cette université, il a entre autres été corédacteur durant cinq ans du Journal of Political Economy, une des cinq meilleures revues internationales d’économie. En 2005, il a accepté une offre de la prestigieuse Columbia University pour poursuivre sa carrière.
Ancien élève de l’École normale supérieure, M. Pierre‐André Chiappori a reçu plusieurs distinctions au cours de sa vie professionnelle. Il est entre autres fellow d’un nombre important de sociétés savantes, incluant la prestigieuse Econometric Society. Il a donné la conférence inaugurale («keynote lecture») de plus de 20 congrès scientifiques internationaux. Il a rédigé dans sa carrière une centaine d’articles dont plusieurs ont été publiés dans les meilleures revues de sa profession. Il est toujours très actif en recherche (sinon plus!), collaborant avec un grand nombre de chercheurs à la fois, incluant une pépinière d’anciens étudiants de doctorat.
Ses recherches s’articulent autour de trois grands champs: les comportements des ménages, la théorie des contrats et la théorie du risque et de l’assurance. Au sujet de l’économie des ménages, il a mis en œuvre un programme de recherche théorique et empirique très novateur sur «les modèles collectifs». Des centaines de chercheurs ont réalisé et continuent de réaliser des travaux scientifiques à l’aide de cette approche. Les recherches de M. Pierre‐André Chiappori sur les contrats et les marchés d’assurance ont aussi apporté une contribution profonde et originale à l’analyse microéconomique. Ils ont en particulier permis de mieux élucider théoriquement et empiriquement la nature des contrats lorsque les acteurs ne disposent pas de la même information sur le marché (asymétrie d’information).
Jean-Paul Costa
Président de l’Institut international des droits de l’Homme et ancien président de la Cour européenne des droits de l’homme
Doctorat honoris causa d'université
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Monsieur Jean-Paul Costa est une sommité mondialement reconnue dans le domaine du droit international des droits de la personne. Entre 1959 et 1966, il obtient tour à tour un certificat d’études littéraires générales classique, une licence en droit, un diplôme d’études approfondies de droit public de l’Université de Paris et, enfin, il poursuit des études à l’École nationale d’administration (ENA).
À sa sortie de l’ENA, il entre au Conseil d’État en qualité d’auditeur et il y travaille pendant 32 ans comme maître des requêtes, conseiller d’État et conseiller d’État honoraire. Juge de la prestigieuse Cour européenne des droits de l’homme – dont il a également été président du début de 2007 à la fin de 2011 –, il contribue de façon remarquable au développement et au renom de cette Cour dans le monde entier ainsi qu’à l’affirmation des droits et libertés de la personne au sein de l’Union européenne, élargie à la suite de l’adhésion de plusieurs nouvelles démocraties.
La carrière de M. Costa est jalonnée d’implications visant à partager et à mettre à profit sa remarquable expertise au service de la collectivité, dont ses nombreuses missions dans plusieurs pays pour le Centre des droits de l’homme des Nations Unies, le Programme des Nations unies pour le développement et le Conseil de l’Europe, ou encore ses implications comme consultant auprès de l’UNESCO et dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’environnement.
Depuis son départ de la Cour, M. Costa assume la présidence de l’Institut international des droits de l’homme, une association composée d’environ 300 membres du monde entier qui rassemble des universitaires, des chercheurs et des praticiens des droits de la personne et dont la mission est d’offrir de la formation et d’organiser des activités scientifiques.
Monsieur Costa est aussi l’auteur de nombreux livres et articles, en plus de donner de multiples cours et conférences à travers le monde et d’être professeur associé aux universités d’Orléans et de Paris 1. Son dernier ouvrage, publié en 2013 aux Éditions Dalloz, s’intitule: La Cour européenne des droits de l’homme. Des juges pour la liberté. Au cours de sa carrière, M. Costa a aussi mérité plusieurs distinctions: commandeur de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre national du mérite, chevalier des Arts et des Lettres, chevalier des Palmes académiques et plusieurs hautes décorations décernées par la République de Saint-Marin, le Grand Duché du Luxembourg, le Royaume d’Espagne et la République d’Autriche.
Alain de Libera
Philosophe et directeur d’études à l’École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses
Doctorat honoris causa en philosophie
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Tant par l’originalité et par l’importance de ses travaux scientifiques que par son rayonnement en France et à l’étranger, Monsieur Alain de Libera est sans conteste le plus grand philosophe médiéviste français depuis Étienne Gilson. Son œuvre, qui débute au milieu des années 70, a touché tous les aspects de la philosophie médiévale, mais aussi une bonne partie de l’Antiquité finissante et de la pensée moderne. Il a publié plus de deux cents articles savants et une quarantaine d’ouvrages qui font autorité. Plusieurs ont été l’objet de traductions, notamment allemandes, anglaises, espagnoles et italiennes. En mars 2013, Monsieur de Libera a d’ailleurs reçu la prestigieuse nomination de professeur au Collège de France (Chaire d’histoire de la philosophie médiévale) et, depuis juillet 2012, il agit à titre de Corresponding Fellow de la British Academy.
Sa manière de travailler a transformé les façons de voir et de faire dans l’ensemble de son large domaine disciplinaire. Il s’est fait le prêche de la pensée sous toutes ses formes, englobant la philosophie proprement dite et la théologie, voire les rationalismes religieux, traitant sur un pied d’égalité la philosophie à Byzance, l’Islam oriental, l’Islam occidental, la philosophie juive et la philosophie occidentale chrétienne. C’est dans cette approche pluraliste, que Monsieur de Libera a formé une série de jeunes chercheurs tout en s’imposant au public comme vulgarisateur, avec des ouvrages qui accordent une forme d’actualité à la pensée médiévale.
Soeur Carmelle Landry
Supérieure générale de la Congrégation des Sœurs de la Charité de Québec
Doctorat honoris causa d'université
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Sœur Carmelle Landry est supérieure générale de la Congrégation des Sœurs de la Charité de Québec depuis 2006. Elle en est ainsi à son deuxième mandat qui se terminera en 2016.
Avec sa Congrégation, elle a, entre autres, travaillé à la création de l’Institut Mallet et de la Chaire Marcelle-Mallet pour la culture philanthropique, en partenariat avec l’Université Laval. Cet Institut et cette chaire sont maintenant une référence dans le développement, l’avancement et la promotion de la pensée et de la culture philanthropique; elle a d’ailleurs reçu, en 2011, une marque de reconnaissance pour son œuvre.
Cette grande philanthrope a été et demeurera guidée par l’amour de l’humanité et par la préoccupation de l’amélioration du sort de ses semblables. Elle redonne de façon désintéressée en cherchant à améliorer la solidarité et le mieux-être collectif.
Ses années d’études lui ont d’ailleurs permis d’acquérir des connaissances tant au niveau des sciences infirmières que de la pédagogie, en passant par l’administration. En effet, elle aura obtenu successivement un baccalauréat en pédagogie en 1968, une licence d’infirmière en 1971, une maîtrise en éducation (psychopédagogie) en 1973 pour finalement terminer en 1979 par un cours de gestion des ressources humaines de l’École nationale d’administration publique.
Elle a œuvré depuis 1958 au sein de sa communauté, agissant tour à tour en milieu hospitalier et comme supérieure locale et provinciale avant de devenir supérieure générale. Son parcours l’a aussi amenée à siéger au sein de nombreux organismes entre 1973 et 2013.
Sa fructueuse carrière lui a aussi mérité plusieurs prix et distinctions. En 1963, elle reçoit un prix pour la meilleure exposition scientifique lors de la Convention des techniciens en radiologie de Winnipeg. En 1969, elle reçoit aussi le prix pour le meilleur travail scientifique de l’année lors de la Convention nationale des techniciens en radiologie de Toronto. Enfin, en 2012, elle reçoit la médaille du Jubilé de diamant de la Reine, médaille qui rend hommage aux Canadiens et Canadiennes pour leur engagement communautaire et pour l’effort et le temps consacrés à bâtir une société et un Canada meilleur.
William Moss
Archéologue principal de la Ville de Québec
Doctorat honoris causa ès lettres
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Après un baccalauréat spécialisé en anthropologie à l’Université de Waterloo et une maîtrise en archéologie historique à l’Université Laval, M. William Moss est devenu en 1985 archéologue principal de la Ville de Québec, le premier à occuper cette fonction au Canada. Dans ce contexte, il coordonne les actions municipales de gestion du patrimoine archéologique de cette ville du patrimoine mondial de l’UNESCO. Sous sa direction, plus de 200 études archéologiques ont été réalisées de concert avec des partenaires importants, dont l’Université Laval.
Au fil des années, M. William Moss a constitué un dossier scientifique important. Il est l’auteur de nombreux articles scientifiques publiés dans des revues savantes et des ouvrages. Il a prononcé des dizaines de communications dans des colloques nationaux et internationaux. Il a assuré la coordination de l’organisation de colloques d’importance tenus à Québec ou à l’étranger comme celui d’ICOMOS en 2008, de la Society for Historical Archaelogy (SHA) en 2000 et en 2014. Il a également été membre du conseil et président de la SHA entre 2000 et 2005. Ses recherches lui valent une réputation internationale soulignée par sa nomination en 2007 au titre de Fellow de la Society of Antiquaries of London, organisme fondé en 1751.
Par ses actions et leur diffusion vers divers publics, par ses convictions sur la fonction de l’archéologie, M. William Moss, archéologue de renommée internationale, a permis que l’archéologie soit reconnue comme un outil de développement économique dans la Ville de Québec tout en permettant une protection et une mise en valeur exemplaires de son histoire et de son patrimoine.
Michel Rocard
Homme politique français et écrivain
Doctorat honoris causa d'université
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Monsieur Michel Rocard est un homme d’État, par sa formation politique, en plus d’être un précurseur et un défricheur d’avenir par sa capacité à dépasser les tabous et les dogmes.
Premier ministre entre juin 1988 et mai 1991, Monsieur Rocard a été, plus particulièrement, le promoteur d’une réforme capitale avec l’institution du revenu minimum d’insertion (RMI), allocation versée en France aux personnes ayant des ressources inférieures à un plafond fixé par décret. Cette réforme, fait rare en France, a été adoptée par le Parlement à l’unanimité. C’est aussi lui qui a su, avec les accords de Matignon, pacifier la situation en Nouvelle‐Calédonie en permettant à la population de décider par référendum de son avenir.
Député européen pendant 15 ans, de 1994 à 2009, Monsieur Rocard a joué, par son influence intellectuelle, un rôle décisif dans la construction européenne. Il a participé entre autres à l’adoption du pacte budgétaire européen par les États membres, ce qui constitue un engagement de retour à l’équilibre des finances publiques, de même qu’un engagement de solidarité entre les États.
Monsieur Rocard est aussi un acteur engagé du développement durable ayant été nommé à la présidence de la conférence sur la Contribution climat‐énergie en 2009 et ambassadeur, chargé des négociations internationales relatives aux pôles. Il a donc œuvré à consolider le protocole international faisant de l’Antarctique une réserve naturelle consacrée à la paix et à la recherche. Il fut très actif dans les difficiles négociations relatives à l’amélioration de la gouvernance dans l’Arctique en vue de protéger l’environnement, d’exploiter les richesses du sous‐sol, de sécuriser les routes maritimes ouvertes par l’effet du réchauffement climatique et de permettre l’extension des droits de pêche. C’est d’ailleurs dans le cadre de ses fonctions comme ambassadeur qu’il a renoué avec le Québec et l’Université Laval qui s’illustre dans ce secteur de recherche qu’est l’Arctique.
Il est venu au Québec à plusieurs reprises dans les années 80 et 90 et a toujours cru à une relation solide entre le Québec et la France. Ainsi, dans son livre Le cœur à l’ouvrage, il conseillait aux entreprises françaises, en 1987, de se servir de ce merveilleux relais sur le continent nord‐américain qu’est le Québec, afin de conquérir le marché des États‐Unis; la France est ainsi devenue l’un des premiers fournisseurs d’investissements directs étrangers sur notre territoire.
Monsieur Michel Rocard est aussi un homme de grande culture et un intellectuel qui a beaucoup publié, surtout des livres, portant sur la politique bien sûr, mais aussi des articles économiques plus savants pour les grands médias français.
Lorraine Vaillancourt
Pianiste, chef d’orchestre et professeure titulaire à la Faculté de musique de l’Université de Montréal
Doctorat honoris causa en musique
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Madame Lorraine Vaillancourt figure parmi les musiciennes québécoises les plus remarquables de notre époque. Le raffinement et l’énergie qui caractérisent ses interprétations de la musique actuelle, ainsi que sa capacité à diriger les œuvres les plus complexes avec clarté et aisance, sont depuis longtemps reconnus par les publics et les critiques du monde entier.
Depuis plus de 40 ans, elle défend la création musicale avec vigueur et sensibilité par sa pratique artistique, son enseignement universitaire et son engagement dans la société. À la tête du Nouvel Ensemble Moderne ou à titre de chef invitée ici en Amérique, mais aussi en Europe, en Australie et en Asie, elle a dirigé des centaines d’œuvres du XXe et XXIe siècles, dont de très nombreuses créations de compositeurs tant canadiens qu’étrangers.
Madame Vaillancourt, qui dirige l’Atelier de musique contemporaine de la Faculté de musique de l’Université de Montréal depuis 1974, a contribué à la fondation de plusieurs institutions québécoises liées à la création musicale: la société de concerts Les Événements du Neuf (1978-1990), la revue Circuit, musiques contemporaines (1991), ainsi que les Rencontres de musique nouvelle du Domaine Forget (depuis 1994).
Elle fonde le Nouvel Ensemble Moderne qu’elle dirige et dont elle assure la direction artistique depuis 25 ans. C’est avec cet ensemble qu’elle met sur pied un Forum international de jeunes compositeurs, événement biennal, qui en était à sa 11e édition en novembre 2012.
La contribution exceptionnelle de Madame Lorraine Vaillancourt à la vie musicale québécoise a été notamment reconnue par huit Prix Opus du Conseil québécois de la musique.