A. Michael Spence
Économiste et professeur émérite de l'Université de Stanford, Californie
Doctorat honoris causa ès sciences
Né à Montclair, au New Jersey, A. Michael Spence obtient d'abord un baccalauréat en philosophie de l'Université de Princeton, puis une maîtrise en mathématiques de l'Université d'Oxford et, enfin, un doctorat en économique de l'Université Harvard. Ses brillantes études le destinent au professorat, dont il assumera les charges avec un tel brio que lui échoit, en 1978, le prix John Kenneth Galbraith pour la qualité de son enseignement.
La recherche retient bientôt son attention et ses intérêts, notamment les structures du travail, la fiscalité et la monnaie. Une fois encore, les mérites de cet excellent chercheur sont à ce point remarquables que, en 1981, il reçoit la médaille John Bates Clark, attribuée par l'American Economic Association aux meilleurs jeunes économistes. Chercheur de tout premier plan, A. Michael Spence s'est fait connaître surtout par ses travaux sur le délit d'initié dont se rendent coupables les acteurs économiques qui disposent d'une information privilégiée.
Chercheur de tout premier plan, il s'est fait connaître surtout par ses travaux sur le fonctionnement des marchés en asymétrie d'information en étudiant les moyens que peuvent mettre en oeuvre les agents économiques qui ne disposent pas des mêmes informations pour concevoir des formes de contrats qui protègent leurs intérêts réciproques.
Dans un article scientifique devenu un classique de la littérature économique, A. Michael Spence a, en mettant l'accent sur l'asymétrie d'information qui caractérise la rencontre d'un employeur potentiel et de son futur employé, montré que par le biais d'une formation supérieure ou en choisissant une filière de formation extrêmement difficile, un étudiant pouvait tenter de signaler à un futur employeur qu'il possède des qualités uniques, incitant par là l'employeur à le sélectionner éventuellement parmi un ensemble de candidats potentiels. A. Michael Spence a ainsi été le premier à mettre en lumière que les producteurs ou les consommateurs pouvaient envoyer des signaux pour informer les agents économiques des caractéristiques ou des particularités de leurs produits ou services.
Sans délaisser pour autant la recherche, A. Michael Spence se tourne ensuite vers l'administration universitaire, car il sait pouvoir y jouer un rôle bienfaisant et exemplaire. C'est ainsi qu'il accède à la fonction de doyen dans deux universités parmi les plus prestigieuses aux États-Unis, d'abord à Harvard (1984-1990), puis à Stanford (1990-1999).
En 2001, A. Michael Spence reçoit, conjointement avec ses collègues George Akerlof et Joseph Stiglitz, le prix Nobel d'économie pour l'analyse du fonctionnement des marchés et de leurs défaillances sous l'angle de l'asymétrie d'information. Grâce à leurs travaux, les trois chercheurs ont posé les bases de la théorie moderne de l'économie de l'information et ouvert la voie à un large éventail d'applications, de l'analyse des marchés agricoles traditionnels aux marchés financiers contemporains.
La carrière de A. Michael Spence illustre avec un grand bonheur l'amalgame possible et fertile entre l'enseignement, l'administration et la recherche. En effet, A. Michael Spence a successivement consacré son énergie à ces trois volets du monde universitaire, laissant partout une signature d'une exceptionnelle qualité.
Les réussites de tous ordres de A. Michael Spence ne peuvent qu'avoir un effet d'entraînement et d'exemple pour les étudiants et étudiantes que ne rebutent ni l'effort, ni la diversité des tâches. Le cheminement de cet universitaire hors du commun prouve également que l'excellence peut être atteinte, quel que soit le domaine où l'on choisit de donner le meilleur de soi.