Jean-Christophe Rufin
Écrivain et médecin
Doctorat honoris causa ès lettres
Jean-Christophe Rufin, d'abord médecin spécialisé en psychiatrie et en neurologie, est une figure marquante du monde littéraire qu'il a abordé en 1986. Motivé également par son besoin de découvrir et de dire ensuite ce qu'il a observé, cet humaniste de renom ne saurait se limiter à une seule sphère d'activité.
Né en 1952 à Bourges en France, M. Rufin est le petit-fils d'un médecin, engagé celui-là à soigner les combattants de la Première Guerre mondiale, puis déporté à Buchenwald pour avoir caché des résistants de 1940 dans sa maison de Bourges. Bon sang ne saurait mentir. L'esprit de dévouement, le refus d'obéir à la rectitude politique ainsi qu'une intelligence qui s'épanouit dans l'action amènent Jean-Christophe Rufin à s'engager comme directeur médical de l'Action internationale contre la faim de 1983 à 1985, puis dans le mouvement Médecins sans frontières, dont il sera l'un des pionniers en plus d'assumer la vice-présidence de l'organisation de 1991 à 1993.
Déjà concrètement préoccupé de l'autre, obsédé par un noble souci de justice, M. Rufin fait une entrée remarquée sur la scène littéraire avec Le piège humanitaire, paru en 1986. Plusieurs autres ouvrages seront par la suite livrés au public, toujours bien accueillis et le plus souvent primés. C'est ainsi que M. Rufin reçoit successivement le prix Jean-Jacques-Rousseau, le prix Méditerranée, le prix Goncourt du premier roman, le prix Erwan-Bergot, le prix Interallié et, enfin, le prix Goncourt 2001 pour sa fresque historique Rouge Brésil. Sa carrière littéraire lui a valu aussi d'être nommé chevalier des Arts et des Lettres.
L'écrivain est aujourd'hui maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris dont il est diplômé. Son oeuvre comporte d'ailleurs des essais politiques – Le piège humanitaire, L'empire et les nouveaux barbares et L'aventure humanitaire – aussi bien que des romans: L'Abyssin, Sauver Ispahan, Les causes perdues et, enfin, Rouge Brésil. Pour sa part, Jean-Christophe Rufin se dit écrivain-peintre, ce que confirme son style qui s'attarde à la description des paysages, aux portraits qu'il dessine et où, toujours, l'émerveillement de l'auteur transparaît.
Même s'il écrit avec bonheur, Jean-Christophe Rufin est d'abord médecin, et c'est à ce titre qu'il est intervenu directement dans les opérations de maintien de la paix où s'est engagée la France, tant en ex-Yougoslavie qu'au Rwanda. D'ailleurs, son sens politique lui a fait accepter plusieurs mandats à titre de chargé de mission et de conseiller auprès de ministres et de secrétaires d'État de son pays.
Ce doctorat honoris causa de l'Université Laval lui a été décerné dans la cour du Séminaire des missions étrangères à Paris, dans le cadre des Grandes Fêtes 2002-2003 de l'Université Laval commémorant le 150e anniversaire de la Charte universitaire royale de 1852, et le 340e anniversaire de la Fondation en 1663 du Séminaire de Québec, institution d'origine de l'Université Laval.